Hier, c’était la quatrième édition du café Happy Lab, chez Osé à Angers. Au programme : le bonheur de changer de vie… Prendre un virage à 180 degrés et donner un coup d’accélérateur à sa vie, c’est sans doute le rêve le mieux partagé par chacun de nous. Et ce d’autant que l’époque plébiscite la mobilité. En dix ans, 500 000 personnes actives ont quitté Paris et sa région pour la province. A l’ère du TGV, des 35 heures et des nouvelles technologies, le bonheur est ailleurs. Un récent sondage montre que 44% des Français rêvent de prendre la clé des champs et de repartir à zéro dans une commune rurale. 33% sont persuadés que, dans dix ans, ils auront déménagé. L’heure est donc au mouvement. Au changement –même les politiques s’en servent de slogan… Changer de lieu de vie et de rythme de travail, exercer plusieurs métiers, changer de maison, de famille, de vie de famille… il n’y a plus de tabou. Tout devient possible, à condition de le vouloir, le décider, le préparer, le concrétiser. C’est ce dont nous avons parlé hier, avec Catherine Pasquet comme « grand témoin » : ancienne prof de Français à l’université d’Angers, elle a tout plaqué pour créer le resto-salon de thé Osé. Un pari. Un défi. Un déni aussi des cyniques, des critiques : ceux qui disent « ouvrir un resto ? Tu es folle ! Tu n’y connais rien. Et puis, c’est la crise… » Elle a donc raconté son aventure. Son parcours semé d’embûches. Sa quête de liberté. Ce qui a incité quatre autres femmes à se confier à leur tour. Spontanément. Le changement de vie, elles étaient en plein dedans : certaines se battent encore contre la peur, quand d’autres se débattent en solitaire entre banquier à rassurer et bureau à trouver. Des poèmes de Tardieu (Le dilemme), Ponge (Le papillon), Prévert (Quartier libre) ont rythmé les deux heures d’échanges. Avec une chute improvisée par le compagnon de route de Catherine Pasquet, qui a cité cette strophe du Osez Joséphine de Bashung : « Marcher sur l'eau / Eviter les péages / Jamais souffrir / Juste faire hennir / Les chevaux du plaisir »… Une évidence dans notre époque si formidable, où « rien ne s’oppose à la nuit ».