Est-ce d’avoir été ado place Denfert-Rochereau, à Paris, à deux pas de la rue Daguerre et du QG d’Agnès Varda –que l’on croisait au marché, au ciné…-, que j’ai l’impression que le clan Demy, c’est un peu la famille ? Je ne sais pas. Est-ce parce qu’hier j’étais à Nantes, pas bien loin du passage Pommeraye, que j’ai une pensée pour Lola, Roland Cassard, mademoiselle Cécile… ? Peut-être. En tout cas, l’esprit Demy est bien là, en ce début de printemps. Jusqu’à la Cinémathèque qui lui rend hommage avec une expo sur « Le monde en-chanté de Jacques Demy », à voir jusqu’au 4 août. Au programme : tous les films du réalisateur, ainsi que des extraits mis en perspective avec des photos, peintures, dessins ou sculptures créés par Demy lui-même et par des artistes dont il a revendiqué l’influence (Jean Cocteau, David Hockney, Alexander Calder, Raoul Dufy, Niki de Saint-Phalle). A ne pas manquer non plus : la présentation de Peau d’âne le 27 avril par Anne Wiazemski et Philippe Martin –à la Cinémathèque- ; le sublime catalogue de l’expo publié chez Skira Flammarion (45€) et dirigé par Matthieu Orléan ; la sortie en salles de La Baie des anges en version restaurée. Une bouffée d’air pur dans notre époque si formidablement asphyxiée par les convenances, les complaisances, dont Demy avait su s’échapper.