Drôle de message dans ma boîte mail, aujourd’hui. L’objet : Enquête / « De quoi vivent les journalistes ? » Gloups. Euh… d’amour et d’eau fraîche ? Je rigole… D’un côté, il y a les stars vues à la télé, qui paient beaucoup d’impôts. De l’autre, les pigistes qui rament pour boucler leur fin de mois. Entre les deux, il y a de tout : les planqués, les givrés, les suiveurs, les francs-tireurs… cherchez l’erreur. On s’intéresse donc à ce que gagne la profession. Ma profession. Est-ce l’effet « crise » ? Est-ce pour faire flipper les élèves en écoles de journalisme ? C’est bien la première fois que je vois un truc pareil. D’ailleurs les auteurs du mail le confirment : c’est « une première », assure la Scam (Société civile des auteurs multimédia). Au fait, c’est quoi la Scam ? Une entité qui rassemble 32 000 auteurs, dont plusieurs milliers de journaleux. J’ai donc répondu au questionnaire. Mais oui, j’ai une carte de presse. Mais non, je ne fais pas que de la presse. Mais oui, je suis payée en salaire. Mais non, on ne prend pas en charge ma mutuelle. Mais oui, les conditions d’exercice de la profession sont plus difficiles qu’avant… Et puis le mail se termine ainsi : « Les résultats de cette enquête seront divulgués lors de la 20e édition du Prix Bayeux-Calvados des Correspondants de Guerre qui se déroulera du 7 au 13 octobre 2013 ». Ouah ! C’est loin. D’ici là, combien de journalistes seront passés par la case Pôle Emploi ? Combien de pigistes auront contracté de nouveaux crédits pour pouvoir bouffer, payer leur loyer ? « Recommanderiez-vous ce métier à un ami ? » Non, je plaisante, la Scam n’a pas osé poser cette question. Mais époque formidable quand même.