Je suis sur tout un tas de listings. Je ne sais pas pourquoi. Et encore moins comment. Je suis notamment sur le listing de Causeur.fr . Je reçois donc le sommaire de ce que ce site met en ligne chaque semaine. En général, je zappe. Les sujets abordés ne me disent rien. En tout cas, pas plus que ça. Sauf ce matin, où je suis tombée sur le « post » intitulé « Liberté de flâner », signé Roland Jaccard. Qui est Jaccard ? Un philosophe, un écrivain. C’est aussi le type que j’ai le plus souvent croisé dans le jardin du Luxembourg. Parfois plusieurs fois par jour. Dans son billet d’humeur, plein d’humour, il cite Cioran, bien sûr, mais aussi Gracq et Roorda. Ça fait du bien. Et puis, il parle de détachement, de paresse, de flânerie aussi : « La liberté de flâner et de noter quelques réflexions au jour le jour me semble infiniment plus conforme à ce que j’ai toujours voulu faire dans l’existence : éviter de prendre quoi que ce soit au sérieux ». En voilà une bonne résolution dans notre époque si formidable. Même s’ils ne sont pas nombreux à être addict à cette conduite. Jaccard, serait-il le dernier dandy de grand chemin de Paris ? Dans une dédicace qu’il m’a faite au 1er étage du Flore, en avril 1992, de son étonnant « Dictionnaire du parfait cynique », il m’encourageait à « persévérer dans la quête de l’insolite ». J’ai suivi ce précieux conseil.