Vous aimez l’île de Ré. Vous détestez les précieuses ridicules de la capitale. Vous adorez Luchini, surtout lâché en liberté. Alors foncez au ciné voir Alceste à bicyclette. Dans son dernier film, Philippe Le Guay nous emmène dans les venelles et ruelles d’Ars en Ré, hors saison, où Serge Tanneur (Fabrice Luchini), acteur en bout de course, a trouvé refuge. Mais, un beau matin, alors qu’il tente de résoudre un problème de fosse septique, Tanneur est dérangé dans sa retraite par Gauthier Valence (Lambert Wilson), star d’une série télé, qui vient lui demander de remonter sur scène pour jouer Le Misanthrope… Le duo est parfait. Tantôt complices, tantôt frères ennemis, tantôt drôles, tantôt dramatiques, voire cyniques, ils tiennent le film de bout en bout. Un film à la fois sur la solitude, l’isolement, le goût et le dégoût des autres. Un film qui résume bien ce qui fait fuir certains Parisiens de la capitale –époque formid’-. Un film, enfin, qui raisonne comme une ode à l’île de Ré, avec ses plages vides, ses marais désertés, ses cafés d’habitués. On s’amuse, on rit, à Ré. Surtout à bicyclette, sur les traces d’Alceste.