C’est la mode de l’infiltration. Dans la presse, avec l’émission de télé de David Pujadas, « Les Infiltrés ». Dans l’édition, avec Florence Aubenas dans la peau d’une femme de ménage. Mais aussi dans la com’, avec la dernière campagne du Samu social mise en ligne sur le Net. Celle-ci repose sur une vidéo de 24 heures qui n’est autre que le quotidien d’un SDF équipé d’une caméra dans ses lunettes. Et lorsque l’on veut couper cette vidéo, un message d'erreur apparaît : « Désolé, sortir de la rue est beaucoup plus difficile ». Trash ou démago ? Efficace ou voyeur ? La vraie question est plutôt : avait-on besoin d’une campagne de pub signée Publicis Conseil pour savoir que les sans abri s’insultent, se battent et survivent dans des conditions d’hygiène plus que lamentables ? Il suffit de prendre le métro, station Cluny-La Sorbonne par exemple… Epoque formidable : on fait du scoop avec des évidences et des révélations qui n’en sont pas. On fait du neuf avec du vieux. A quand une caméra infiltrée dans un salon de l’Elysée, dans le bureau de Bernard Arnault ou dans la boîte de nuit préférée des footballeurs de l’équipe de France ?