Lorsqu’un fils met en scène sa mère, le terrain peut devenir glissant. L’enjeu dangereux. Avec son adaptation de La Mouette de Tchekhov, Frédéric Bélier-Garcia a évité tous les pièges en confiant le rôle d’Arkadina à sa mère, Nicole Garcia. Le ton est juste. Le jeu maîtrisé. Pas d’excès. Ni d’exagération. Même les déplacements de l’actrice sur la scène sont légers, aériens, dignes d’une chorégraphie. A l’instar de ceux de Brigitte Roüan, parfaite dans la peau de Paulina, une femme mal mariée, prête à tout pour séduire Dorn (Stéphane Roger), un médecin qui ne soigne qu’avec de la valériane –époque formid’-. La dizaine de personnages de la pièce se cherchent, se trouvent, se perdent, se retrouvent. Une bande de désenchantés qui tentent de survivre tant bien que mal. Passer deux heures en leur compagnie fait sourire un peu, réfléchir beaucoup. Attention : cette Mouette n’est programmée –jusqu’au 18 février- qu’à Nantes, Angers, La Roche-sur-Yon, Saint-Nazaire, Tours, La Rochelle, Marseille et Lyon. Les Parisiens n’ont plus qu’à prendre le TGV.