Il suffit d’un mensonge qui devient rumeur pour bouleverser une vie. La chambouler. La déglinguer. La flinguer. C’est le thème de La Chasse, le dernier long métrage de Thomas Vinterberg –on lui doit notamment Festen-. A la suite du comportement un brin ambigu d’une petite fille, Lucas (étonnant Mads Mikkelsen) se retrouve mêlé, emmêlé, empêtré dans une sale affaire. On le jauge, on le juge. Ses amis l’abandonnent. Il est seul face à la rumeur et son ampleur. Dans un tel contexte, comment affronter le regard des autres ? Vivre ? Survivre ? Même le simple fait d’acheter de la viande au supermarché relève du tour de force. La démonstration de Thomas Vinterberg est parfaite. Orchestrée. Maîtrisée. Sans faute. On ne ressort pas forcément de la salle obscure avec le sourire. Quoi qu’un réalisateur né en 1969 qui pense à mettre Moondance, de Van Morrison, dans la bande originale de son film me met d’emblée en joie. Epoque formid’.