Elle s’appelle Holly Schwartz-Coignat. Etudiante en Licence Métiers des arts culinaires et des Arts de la table à l’université d’Angers, voici le billet d’humeur que son déjeuner au Comptoir des livres (15 rue Saint Maurille à Angers) lui a inspiré. C'est parti pour la séquence nostalgie –tout en français !- d’une Américaine en Anjou :
« J’ai un mauvais sens de l’orientation. Je pensais le contraire jusqu'à mon déménagement en France, où toutes les rues sont entortillées. Maintenant, je reconnais que mon sens de l’orientation est le résultat de ma vie aux Etats-Unis, où les rues sont toujours droites. C’est donc la chance qui m’a menée au Comptoir des Livres un lundi après-midi pour déjeuner. Situé à l’angle des rues David d'Angers et Saint Maurille, le restaurant est difficile à ignorer avec sa façade citron vert. A l'intérieur, mes yeux se sont écarquillés : les livres, les tables de bois, les chaises en rouge, le bar et encore des livres... Originaire des Etats-Unis, j'ai des souvenirs heureux des petits cafés avec leurs étagères remplies de livres : les cafés de Boston, connus à la fois pour leur nourriture et leur collection des livres ésotériques et classiques, les cafés de Phoenix où j'ai pris un grand café fabuleux et lu un bon livre avant un concert… Une fois entrée au Comptoir des Livres, je me suis sentie transportée chez moi. Séquence nostalgie ? Oui. J'ai passé des heures innombrables dans les lieux comme celui-ci, où l'ambiance prend le pas sur la nourriture. Je me suis installée à une table dans le coin arrière. Une petite table, trop basse pour manger, surtout pour attraper les petits grains de maïs éparpillés dans l’assiette. Cependant, j'aime bien ce coin qui permet d’observer toute l'activité du restaurant. On peut consulter la carte, mais un papier affiché à la porte annonce les plats et les desserts du jour. Les choix sont simples : croque-monsieur, quiche au chou-fleur et béchamel, pain au thon, muffin de carotte et fromage de chèvre. Tout est servi avec une petite salade composée de maïs assaisonnée au vinaigre balsamique. J'ai choisi la quiche : rien à dire. Une quiche bien faite, généreuse, manquant juste d’un peu de sel. Un plat que l’on peut préparer en avance et servir vite. Pour le dessert, c'était un flan pâtissier. Un bon goût de vanille, léger mais présent. La croûte fût cependant une déception. Un peu dure sans être craquante. Trop dure aussi pour être coupée. Je me suis un peu énervée et j'ai abandonné la cuillère pour finir avec les doigts. Bien sûr, il y a des différences entre les restaurants français et américains. La principale, selon moi : le café. Il me manque une grande tasse de café américain, auquel les Français n'ont jamais succombé. La faute n’incombe pas au Comptoir des Livres, mais un café américain aurait été le bienvenu pour terminer mon déjeuner. Malgré cela, je retournerai dans ce café angevin : pour le service rapide, la musique anglaise et américaine, le décor vivant avec un air de « chez soi », les plats copieux mais simples, et bien sûr, les livres. La nourriture et les mots. Tout ce que je recherche dans un café et tout ce qui me rappelle mon pays ».