Oui, je sais, ça craint de dégueuler sur une profession à laquelle j’appartiens… depuis 21 ans (c’est le n° de ma carte de presse qui me le rappelle). Il n’en demeure pas moins qu’il y a deux jours, séance insomnie, à 1 heure du mat’. Réflexe numéro 1 : allumer la télé. Et là, il fallait avoir le cœur bien accroché pour ne pas avoir envie de se jeter par la fenêtre ou de balancer la lucarne sur le trottoir. Je suis tombée, par hasard, sur une redif’ du Grand 8, nouvelle émission de la nouvelle chaîne D8. C’était atterrant. Le sujet en débat était l’absentéisme à l’école. On avait droit à une poignée de nanas lâchées en liberté (surveillée) tentant de faire des phrases avec sujet-verbe-complément, défendre des arguments qui n’en étaient pas… L’une d’entre elle a même cru que « larmes de crocodile » signifiait « pleurer à chaudes larmes ». Pathétique. J’ai zappé. J’ai échoué sur TF1, au milieu d’Au Field de la nuit et, là, bienvenu dans le tout à l’ego ! Dépitée, je me suis levée, j’ai chopé le Ciné Télé Obs qui traînait dans la cuisine, avec en titre : « Y-a-t-il encore des cinéphiles en 2012 ? ». On a posé la question à Lvovsky, Riou, Ciment, Béraud, Jacquot & co. C’était bien foutu. Drôle même. Exemple : « Quand j’étais étudiant, nous allions voir les films de Rohmer parce qu’il nous apprenait à séduire », confie Riou. Ironie de Jacquot : « Alors je vous plains. Vous avez dû ramasser quelques râteaux » ! Epoque formidable. Après ça, j’ai dormi comme un bébé.