C’est sans aucun doute le chroniqueur qui porte le regard le plus juste sur la table, la bouffe, la malbouffe, les chefs et tout le petit business qui va avec. Son nom : Franck Pinay-Rabaroust. Fouineur, dénicheur, curieux de tout, le nez au-dessus des fourneaux et les oreilles qui traînent dans les arrière-cuisines, il vient de démarrer une newsletter sur son site www.atabula.com, qu’il a sous-titré « Regards malins sur les dessus et dessous de table ! ». Tout est dit de la pertinence et de l’impertinence du personnage. Un monsieur passe-partout, discret, pas grande gueule pour un sou, mais efficace, car grinçant, mordant. A l’instar de son papier sur le vide sidéral qui émane du récent rapport des experts du Sirha World Cuisine Summit. Ces-derniers se sont penchés sur les tendances de la restauration de demain. Vaste sujet. Mais il ne ressort de ce rapport qu’un long fleuve d’évidences, de banalités. « A en croire nos experts, la restauration du futur sera thématique, signée par un chef, théâtralisée, réalisée dans un cadre design et une cuisine ouverte, événementielle et dotée de programmes de fidélisation de la clientèle », écrit Pinay-Rabaroust. En voilà des révélations ! Epoque formid’. « Pire, poursuit-il, à la question de savoir ce que le consommateur trouvera demain dans son assiette, les réponses sont renversantes de bon sens : des légumes diversifiés, de la viande rouge savoureuse, de la viande blanche saine et peu onéreuse, des poissons car le client en est de plus en plus friand ». Des constats établis à partir de « dizaines d’entretiens avec les plus grands experts mondiaux et des études et recherches documentaires internationales », précise le dossier de presse. Ça en jette ! Mais pas aux yeux de notre chroniqueur-blogueur, qui a choisi le Net pour s’exprimer. En toute liberté.