On le connaît chanteur, auteur, compositeur. Gérard Manset dessine et peint aussi. Normal pour un ancien élève des Arts Déco. Ses créations sont présentées à la galerie Petits Papiers, à Bruxelles, du 12 octobre au 4 novembre. Un événement ? Oui, un peu quand même. Car Manset se fait discret. Rare. Alors quand il sort de l’ombre, il faut se bouger. Aller voir. « Manset est fait de strates (…) Ses mystères se superposent, s’additionnent, se soustraient (…) Ses peintures, ses dessins, ses photos sont le terreau de ses textes et de sa musique, toujours antérieurs, ne serait-ce qu’une fraction de seconde », a écrit Enki Bilal. Quant à Olivier Adam, il ouvre son dernier roman, Les Lisières, en citant Manset. Comme une évidence. Une urgence. Car Manset est un type à part. Il a opté pour la marge. D’emblée. Lorsque son 45 tours Il voyage en solitaire s’est vendu à 300 000 exemplaires en 1975, ce soudain succès l’a dérangé, agacé, bousculé. Il s’est senti à découvert. Subitement en haut de l’affiche. Impossible alors à ses yeux et comportement impensable aujourd’hui dans notre époque si formidable.