Le livre est arrivé. Par la poste. Un petit bouquin de moins de 200 pages. Format idéal pour un aller-retour Angers-Paris en TGV. « L’amour est déclaré » : c’est le titre du dernier Nicolas Rey. Un ouvrage paru au Diable Vauvert, seule maison d’éditions à avoir confié ses relations presse à une femme qui se définit ainsi sur sa carte de visite : « attachée de presse du Diable ». Epoque formidable. Retour au bouquin de Rey. A ceux qui connaissent déjà son écriture, une fois de plus on est dans l’urgence, l’instinctif, une humeur teintée d’humour. Il connaît le profil de ses lecteurs. Du coup, on se reconnaît au fil de ses pages. Mais cette fois-ci, un peu moins de trash que d’habitude. A cause ou grâce à Maud. Cette trentenaire croisée dans un cocktail va bouleverser le quotidien du narrateur. Cette fille sans fard, qui parle comme un type et n’a peur de rien, étonne, détonne dans une société de plus en plus aseptisée. Normal, donc, s’il en est dingue. Elle cite Barthes, vit rive droite, connaît le cinéma de Kaurismäki… il n’y a que dans les romans que l’on tombe sur des nanas comma ça en soirée ! Quoi qu’il en soit le bouquin est bien vu, bien fait, parfait pour qui aime sourire en solo dans un TGV bondé d’aphones scotchés à leur iPhone.
© Jean-Philippe Baltel