Retour à Paris. Premières impressions de la capitale : dans son métro. Où je retrouve les mêmes têtes baissées (sur le smartphone) que j’ai laissées fin juillet. Les mêmes écouteurs dans les oreilles. Les mêmes regards fermés. Comme s’ils étaient tous seuls au monde. Mais à quoi pensent-il ? Elle, à son mari qui cavale ? Lui, au lave-linge qui fuit ? A la liste des courses ? Au dernier tiers des impôts ? A la rentrée ? Aux « collègues de bureau » ? A eux. Ils pensent à eux. Lui, à lui. Elle, à elle. A leur petit monde noyé dans un plus grand monde. Immonde. Autour, juste une déco. Un décor. Normal, donc, que plus personne ne regarde le SDF qui fait la manche dans la rame. Il rame. Il est transparent. L’homme invisible, c’est lui. Les autres ne le voient pas. Ils ne le voient plus. Ils ne se parlent pas. Ils ne se parlent plus. En revanche, ils tapotent, pianotent, glissent leur index –comme une caresse- sur la face lisse de leur mobile. Résultat : adopteunmec.com compte près de 5 millions d’inscrits, dont 20% vivent à Paris. Le site de rencontres va même ouvrir sa première boutique, le 11 septembre. Epoque formid’.