Quand Roman Polanski s’intéresse à ceux qui écrivent pour d’autres -ces « écrivains fantômes »-, il maîtrise parfaitement son sujet. D’abord en soulignant l’immense solitude dans laquelle se retrouve ces auteurs que l’on cache. Ensuite lorsqu’il fait dire à Ewan McGregor qu’un « nègre » invité à fêter la sortie de son vrai-faux livre, « c’est comme convier sa maîtresse à son mariage ». Ça fait tache. Cette réplique résume à merveille toute la difficulté et l’ambiguïté d’écrire dans l’ombre de quelqu’un. Ainsi, dans la vraie vie, un vrai « nègre » raconte qu’il a croisé l’un de ses faux auteurs dans un ascenseur et celui-ci ne l’a même pas salué… Epoque et film formidables.
A voir : « The Ghost Writer » de Roman Polanski, avec Ewan McGregor et Pierce Brosnan, actuellement sur les écrans.