Il y a des films qui vous hantent, une fois sorti de la salle obscure. Barbara, actuellement sur les écrans, est l’un de ceux là. Barbara (Nina Hoss) est médecin dans un hôpital de Berlin-Est. Nous sommes en 1980. Soupçonnée de vouloir passer à l’Ouest, elle est mutée par les autorités dans une clinique de province. Au milieu de nulle part. Là, elle se méfie de tout le monde. En particulier d’Andre (Ronald Zehrfeld), le médecin-chef. Pourquoi est-il si attentionné ? Est-il amoureux ou chargé de la surveiller ? Perpétuellement sur la défensive, Barbara s’isole, sourit peu, fume beaucoup, s’attache aux patients qui souffrent, mais refuse tout ce qui pourrait agrémenter son quotidien. Comme si le bonheur n’avait pas droit de cité à l’Est. S’évader ? Elle y songe… Nina Hoss est impressionnante en femme sous influence, traquée, obsédée, obstinée, prête à tout pour retrouver sa liberté. Dans ce long métrage de Christian Petzold, même la nature est hostile à Barbara. Le vent complique ses échappées à vélo. Les chemins tortueux mutilent ses pieds… Noir c’est noir. Une lueur d’espoir malgré tout, lorsque le rôle de médecin reprend le dessus. Lorsque le port de la blouse blanche rappelle qu’il faut soigner victimes et bourreaux avec la même humanité. Barbara a décroché l’Ours d'argent au Festival de Berlin : époque formid’.