Le Point vient de titrer à sa « une » sur « La haine des riches ». Faut-il en rire ? En pleurer ? Il faut surtout prendre du recul sur cette façon provocatrice -un peu-, réductrice –beaucoup-, d’aborder la société française. Pour cela, un conseil : ne manquez pas le téléfilm Bankable, le 4 mai prochain, à 20h35 sur Arte. Réalisée par Mona Achache, cette fiction montre une famille pauvre devenir riche et une famille riche devenir pauvre. Elles n’ont rien en commun, sauf… leur banquier. D’un côté Philippe (Bruno Todeschini), Barbara (Pascale Arbillot) et leurs deux ados gâtés pourris vivent dans un sublime appartement parisien, s’habillent avenue Montaigne et se nourrissent à la Grande Ep’ du Bon Marché. De l’autre, Nico (Olivier Barthélémy), Leslie (Lolita Chammah) et leur fils tirent la ficelle, ont du mal à boucler les fins de mois et rêvent d’un avenir meilleur. Jusqu’au jour où Philippe est licencié brutalement et Leslie parvient à créer sa boîte. Cauchemar pour les uns, conte de fée pour les autres. Il n’en demeure pas moins que l’argent ne résout pas tout dans notre époque formid’. Loin de là. Plus on en a, plus on en veut, plus la vie se complique. Telle pourrait être la morale de cette fable contemporaine, où les uns se chaussent chez Louboutin quand les autres crèvent la faim. Où les anciens riches deviennent de nouveaux pauvres, et les anciens pauvres, de nouveaux riches.