J’y étais à l’(entre)ouverture du Palais de Tokyo, à Paris. Par hasard. J’étais venue assister à une conférence sur le design, intitulée « Du sens dans l’utile ». Je me suis retrouvée dans une salle Grémillon aux allures de champ de bataille, cernée de bobos-barbus-chevelus, de filles haut perchées et moulées dans leur slim, de quelques botoxées en baskets-manteau de fourrure venues s’encanailler dans le 16ème Nord –une fois n’est pas coutume-. La conférence, animée par Françoise Darmon, à la fois productrice et apparemment calée en matière de design, a démarré avec des bruits de perceuses, marteaux, un éclairage quasi inexistant et un rétroprojecteur en grève. Françoise Darmon a pesté. La situation s’est quelque peu arrangée. Puis, la dame a fait la promo de son business, en particulier des « DVDRom » -c’est quoi ça ?- qu’elle produit. Si bien que j’ai cru que je m’étais trompée de conférence… Ont suivi les Sismo et les 5.5, deux collectifs de designers, qui ont tenté d’avoir un discours cohérent dans cette foire-fouille qui foutait la trouille. Parce que parler de la future boîte aux lettres de La Poste (les Sismo) ou de la gamme d’objets de dégustation liés à la Pixie de Nespresso (les 5.5) n’a rien d’évident dans l’équivalent d’une cave, entre sonneries de portables, absence de lumière, public à moitié debout et bruits de chantier. Malgré cela, il y avait foule. Comme si, hier matin, la salle Grémillon était le lieu où il fallait montrer sa tronche dans note époque si formidablement snob. Et, pauvre de moi, je me suis retrouvée au milieu de tout ça. Complice. Avec les pompons poilus de la parka de ma voisine qui me chatouillaient les oreilles. Quelle merveille !
