Souvenez-vous : début janvier, je vous racontais la mésaventure de Raphaël Bonneau. Sept mois après l’ouverture de son kiosque à journaux, place du Ralliement à Angers, il espérait accueillir 400 clients par jour, il n’en avait que 150. Résultat : il a du fermer boutique, s’inscrire à Pôle emploi et se débrouiller pour rembourser un prêt bancaire. Je ne connais pas Raphaël Bonneau. Je m’étais juste intéressée au petit mot d’adieu qu’il avait scotché sur la devanture de son kiosque, pour en justifier la fermeture définitive. Mais Raphaël Bonneau, lui, est tombé sur ce blog. Epoque formid’. Comme ça. Juste en fouinant sur le Net. Le mois dernier, il a déposé un commentaire suite à mon « post » de janvier. Je l’ai alors contacté pour en savoir plus sur ce qu’il devenait. « Je touche une indemnité de Pôle emploi jusqu’au 23 mars. Après, ce sera place aux ASS (Allocations spéciales solidarité), alors que j’ai encore 18 000 euros à rembourser à la banque. Je suis donc à la recherche d’un emploi. A 53 ans, même diplômé, formé et mobile, j'angoisse un peu ». On le sent déçu, amer et remonté aussi un brin. Surtout contre Mediakiosk et la Messagerie angevine de presse. « Ces deux acteurs ont montré et démontré aux candidats, dont je faisais partie, la viabilité de cette affaire au travers d'une belle présentation Power Point. Naïf, j'ai cru à leur prévisionnel. Or ces chiffres étaient basés sur l'expérience de l’ancien magasin Presse Jeux Loto, situé place du Ralliement et qui a fermé début 2005. A l’époque, il y avait plusieurs lignes de bus qui s’arrêtaient sur la place et les voitures y circulaient encore. Aujourd’hui, tout a disparu pour laisser la place au seul tramway, orienté de surcroît à l’opposé de mon kiosque ». Cherchez l’erreur. « Ce qui intéressait avant tout Mediakiosk, ce n’était pas le kiosquier et son activité, mais la possibilité d’afficher des pubs pour pas cher ». Ajoutons à cela la concurrence du Net face au « papier ». Raphaël Bonneau en est bien conscient : « des Angevins sont venus me dire que j'avais raison de me battre. Quand je leur demandais dans quels journaux de la presse quotidienne régionale ils avaient lu mon histoire, ils me répondaient : sur le site angers.maville.com ». CQFD.