Je me souviens avoir fait découvrir la cuisine de Philippe Bélissent, alors jeune chef de L’Hôtel, rue des Beaux-Arts à Paris, au chef étoilé Serge Gouloumès. Celui-ci avait adoré. C’était en juillet 2007. Quelques mois plus tard, à tout juste 30 ans, Bélissent décrochait sa première étoile. « Je ne m’y attendais pas », m’avait-il confié en buvant une menthe à l’eau –sa boisson préférée-. Discret, timide presque, mais sacrément doué derrière les fourneaux, ce natif de Marseille a grandi en Côte d’Ivoire, avant de faire ses études à Dijon, au Touquet et son service militaire dans les cuisines de Matignon, lorsque Lionel Jospin en était le locataire. Puis, Bélissent a enchaîné avec de grandes maisons, telles que le Laurent et Ledoyen, avant d’offrir une cure de jouvence à la carte de L’Hôtel. A la fin de l’été dernier, je l’ai surpris en train de terminer la déco de son premier resto perso, le Cobéa, qu’il a depuis ouvert dans le 14e arrondissement (11 rue Raymond Losserand), avec son associé Jérôme Cobou (voir le duo en photo). Moins d’un an après, le Michelin vient de lui attribuer une nouvelle première étoile. Epoque formidable. Et surtout chapeau à cet ado de 15 ans qui, un jour, a su convaincre ses parents que « le bac S, ce ne sera pas pour moi ». Il est donc parti en solo à Dijon, dans un internat catholique, pour décrocher un BEP de cuisinier. Ses premiers pas sur la piste aux étoiles.