« Je vous enferme ». C’est ce que m’a dit hier un technicien du bureau parisien de la Radio Suisse Romande. Enfermée, j’étais donc. Seule dans un bocal couleur locale, avec vue sur des immeubles tristes, sinistres. Sur la table, des micros, casques, quelques chocolats, une tasse de café, des doses de Régilait dans un mug imprimé « peau de vache ». Puis, dans le cadre de l’émission Rien n’est joué, j’ai répondu à une série de questions posées par une voix féminine, lointaine car à trois heures de TGV de Paris, et si proche grâce à la technique. Mon bocal prenait alors des allures de purgatoire avec un drôle d’interrogatoire, à l’issue duquel on m’ouvrirait peut-être la porte en direction de l’enfer ou du paradis. La bouffée d’air est venue de la programmation musicale concoctée par ma consœur genevoise. Epoque formidable : j’ai eu droit à Nadine... Au bout d'une heure, le technicien m’a « libérée ». Mais en quittant le studio, je suis passée d’un enferment à un autre : celui de la ligne 8 du métro. Heureusement, j’avais Nadine en tête.