Vous êtes venus nombreux hier soir à la librairie des Arts déco. Sympa. Merci à tous. A l’issue de cette séance de signatures, où j’ai croisé la route de « la bande du 48 rue de Richelieu » -bande d’Angevins en goguette à Paris dans les années 1990-, j’ai traversé la place Colette, puis celle des Victoires, direction Kreon. Kézako ? Un showroom de luminaires pour archis illuminés, nanas en quête de tout, pères de famille soucieux de vérifier qu’ils plaisent encore et célibataires qui ont fait chou blanc sur Meetic. Le maître du lieu s’appelle José Benadon. Il a l’art et l’habitude de transformer son showroom en salle de fêtes. Alors certains s’y pressent. Pour échanger des cartes de visite –un peu-, boire –beaucoup- et danser –à la folie-. Surtout lorsque la belle-fée-gore fait son apparition. Cette créature perchée sur de hauts talons, qu’elle retire une fois sur la piste, attire les regards, attise les convoitises, suscite les commentaires. « On la voit dans tous les cocktails ». « Elle allume tout le monde. Les filles comme les garçons ». Les langues de VIP et de vipères se délient. Surtout lorsque la scandaleuse s’agite avec son cavalier attitré et attiré comme un aimant. Sono. Disco. Techno. Et « Sorrow » remasterisé. Gloups. Le 45 tours de Bowie, que je passais sur mon électrophone lorsque j’avais 12 ans –merci papa, merci maman-, a été rebidouillé par un DJ déjanté et sans scrupule. Minuit. Une heure du mat’. Personne ne quitte ni la salle, ni la fête. La fée est toujours là. Tantôt agressive –la muselière s’impose-, tantôt pensive –faut doubler la dose chez le psy-. Dans une même phrase, elle a été capable de glisser les mots « marketing » et « concept ». Beurk. Ça fane un peu la fée, dont je n’ai pas retenu le prénom. Un papillon de nuit qui passe et qui lasse. Epoque formidable ? Pas pour tous les ultra modernes solitaires.