Ils s’appellent Hugues Aufray, Jacques Higelin ou Alain Chamfort. Figures des années 60, 70 ou 80, on pensait qu’après 60 ans, ils auraient tous déposé les armes. Erreur. Ils ont respectivement 80, 70 et 60 ans et on ne parle que d’eux. Normal : ils créent toujours et avec une liberté de ton qui a de quoi faire des envieux dans la jeune génération. Car ils n’ont pas froid aux yeux les papys. Aufray a travaillé de 1980 à 2005 en marge des maisons de disques. Franc tireur, il s’est autoproduit. Sans promo. Avec les moyens du bord : « comme le navigateur, j’étais un chanteur solitaire », confie-t-il en buvant un café dans la cuisine de sa maison de Marne la Coquette.
Même scénario pour Chamfort, qui, depuis éviction de la major EMI en 2004, essaie de garder la tête hors de l’eau. Après son concert surprise dans le kiosque à musique du jardin du Luxembourg en 2005, il revient avec un projet baptisé « Une vie Saint Laurent », écrit sur mesure –comme la haute couture- par son complice Pierre Dominique Burgaud. Quant à Higelin, il impose le talentueux Rodolphe Burger –ex prof de philo et leader de Kat Onoma- à EMI. Gonflés les vieux. Tant mieux : grâce à eux, notre époque est encore un peu plus formidable.
Le saviez-vous ?
En France, plus de 10 millions de personnes sont âgées de 65 ans et plus.
En 2060, l’Europe comptera 2 personnes en âge de travailler pour 1 personne de 65 ans ou plus, contre un rapport de 4 pour 1 aujourd’hui.