Le dir com’ (1) a pris le pouvoir sur le dir cab’ (2). Résultat : les politiques défilent chez Laurent Ruquier et Stéphane Bern. Comme si la réussite à la présidentielle dépendait non seulement de l’ampleur des mièvreries qu’un politique est capable de débiter sur le plateau de France 2 ou à l’antenne de RTL. Mais aussi de la quantité de couleuvres qu’il peut avaler. Exemple : Christophe Hondelatte faisant allusion au nombre de douches que Ségolène Royal a prises avec François Hollande, en présence de la présidente de la région Poitou-Charentes, chez Ruquier. Epoque formidable. Et les politiques en redemandent : quelques jours plus tard, Ségolène Royal a récidivé chez Bern. Fini l’époque de L’Heure de Vérité et autre Sept sur Sept. Aujourd’hui un politique pas cap’ de braver la provoc’ sur ordonnance du bon Dr Nolleau a le sentiment d’avoir loupé quelque chose. Comme raté un métro ou une marche. Mais le dir com’ a-t-il conscience que plus son poulain se défonce pour s’enfoncer dans la médiocrité, moins on a envie d’aller voter ? A Sciences Po, l’usine à dir com’, on s’interroge. Jeudi prochain, l’école de la rue Saint Guillaume organise un débat sur le thème « De l’ère de la communication à l’ère de la conversation : que devient le dir com’ ? ». Sujet pertinent. Surtout à l’heure du Net et des médias sociaux. A l’heure où certains blogs prennent le pas sur les hebdos d’info géné’. A l’heure où se faire chambrer par Eric Naulleau revêt autant d’importance que la réussite du grand oral de l’Ena.
(1) directeur de la communication. (2) directeur de cabinet.