Fini le chacun pour soi. Chacun dans sa bulle. Ouvrons les fenêtres. Echangeons. Partageons. Fédérons. Les savoirs, les compétences comme les expériences. C’est ce que l’on retient du billet d’humeur de Christian Guellerin, mis en ligne hier matin*. De sa « dernière prod », le directeur de l’Ecole de design de Nantes dit : « c’est du lourd ». Et pour cause : il explique l’urgence qu’il y a à imaginer des passerelles entre « création » et « management ». Entre écoles de design, écoles d’ingénieurs et écoles de commerce. « Dans un contexte socio-économique tourmenté, les écoles de design bénéficient d’opportunités remarquables, celles de former des étudiants qui demain vont occuper des positions stratégiques de management, à la mesure des problématiques d’innovation qui se posent aux entreprises et plus généralement à la société », écrit-il. Le « designer-artiste » a vécu. Son boulot en solo est révolu. « Le designer est un manager de projet. Au sein de l’entreprise, il est devenu le moteur d’une réflexion collective sur les nouveaux produits, les nouveaux services de l’entreprise, sur son image, sa marque, sa culture… mêlant tactique et stratégie », souligne encore Christian Guellerin. Les profs vont donc devoir s’adapter et les écoles de design « se transformer en centre d’innovation ». Voire « centres d’expérimentation », dont les écoles d’ingénieurs ont besoin « pour représenter les scénarios d’utilisation de la technologie et la rendre ainsi moins suspecte ». « De même les écoles de commerce y verront l’opportunité de revenir à une approche de la conception de produit qu’elles ont bien souvent abandonnée au profit d’un marketing de distribution ou bien de recherches fondamentales sur le marketing, peu en phase avec le besoin des entreprises ». Enervé, l’ami Christian ! Mais il serait temps, en effet, que les écoles communiquent entre elles. Et ce qu’elles soient à Jouy-en-Josas, à Palaiseau ou à Nantes. Il serait temps aussi que ces campus, souvent trop déconnectés des centres villes, s’adaptent au monde dans lequel ils vont lâcher leurs étudiants. Diplômé d’HEC, rédacteur au sein de la revue d’arts Mouvement et musicien dans le groupe de rock indépendant That summer, David Sanson se souvient de sa vie sur le campus de Jouy-en-Josas : « là-bas, j’ai appris à boire et à fumer ». Epoque formidable.
*http://christianguellerin.lecolededesign.com/fr
Auto promo / suite: au fait, demain vendredi, à 10h, rendez-vous sur France Inter pour refaire le monde de l'électroménager dans l'émission "Service public".