Avez-vous remarqué que les sacs des filles sont désormais portés par les garçons ? Je m’explique : hier encore, dans le hall des 400 coups, ciné angevin classé « art et essai »*, un type a porté sur son épaule le mini sac en nylon de sa copine, partie aux toilettes. L’autre jour, c’était dans le métro parisien. Sur la ligne 12, direction Montmartre. Un touriste, déjà affublé d’un sac à dos, arborait en bandoulière le sac de sa nana qui, fourbue, en nage, n’en pouvait plus de porter son accessoire monogrammé : époque formid’. Faut-il en déduire que tenir le sac de sa copine fait désormais partie du job d’un chevalier servant ? Pardon, d’un chevalier portant. Quant à son âme sœur, doit-elle dorénavant se balader les bras ballants ? J’espère que cette question fera l’objet des n° de rentrée de Vogue, Citizen K, L’Officiel… Et si les rédactrices du Elle méditaient sur la question dès ce lundi, dans leur « self » de Levallois… Pour ma part, je préfère de loin disserter sur le sac à main que sur l’avenir de la politique en France. La semaine dernière, un type m’a invitée à entamer une réflexion sur la confiance en nos dirigeants, en compagnie d’anciens élèves de Sciences « pipo » et de hauts fonctionnaires -planqués pour la plupart-. Moi qui croyais qu’il m’appelait pour me proposer de porter mon sac… j’ai été déçue.
*il programme actuellement l’excellent Badlands de Terrence Malick. Film de 1973, avec Martin Sheen.