Quand la note est trop salée, elle a de quoi couper l’appétit. Quelques exemples récents : 22 euros pour deux tranches de saumon fumé à la terrasse de la Closerie des Lilas, à Paris. Une omelette mixte facturée 9,50 euros au Vavin, toujours dans le 6e arrondissement de la capitale. Et que dire de la salade à 15 euros et du verre de brouilly à 7 euros au Bonaparte, place Saint-Germain-des-Prés ? Bistrot où autrefois on allait pour un jambon-beurre et un petit noir au comptoir, pour moins de 10 francs… On comprend mieux pourquoi les touristes se précipitent dans les boulangeries dès 11h30 le matin et déjeunent au pire debout dans la rue, au mieux assis dans un square. Même les jours de pluie. S’ils devaient aller au resto ou au bistrot régulièrement durant leur séjour, ils amputeraient sérieusement leur budget vacances. Et l’on est loin d’en voir le bout de ces tarifs prohibitifs. En octobre, dans le 5e, la Maison de la Mutualité rouvrira ses portes, pimpante, rutilante, après son lifting signé Jean-Michel Wilmotte. On pourra s’y restaurer, bien sûr. Mais que les étudiants du quartier latin ne s’y trompent pas : en dépit du passé dépassé de la « Mutu », sa table n’aura rien d’un Resto U ni des Restos du cœur. Et pour cause : il est prévu que le chef étoilé Yannick Alléno mette son grain de sel sur la carte. Epoque formidable ? Oui pour les papilles des uns. Non pour le porte-monnaie des autres.