Le sujet du jour s’appelle Carette. Carette, oui, mais lequel ? L’acteur ? –Vu notamment dans La Règle du jeu de Jean Renoir-. L’architecte ? –On lui doit un immeuble boulevard de Courcelles, à Paris-. Non, il s’agit de Carette, le salon de thé de la place des Vosges. Oui, nous parlons bien du pâtissier de la place du Trocadéro, qui s’est dupliqué depuis un an dans le Marais. Un « copié-collé » plutôt réussi côté douceurs sucrées : à l’heure du petit-déjeuner, le café-croissant a de la tenue, la confiture –malheureusement facturée en supplément- vaut le détour, le thé de Chine fumé est parfaitement dosé et le flan tient ses promesses –même s’il devrait arriver dans l’assiette un peu moins glacé-. Un conseil : évitez les formules « petit-déjeuner », perdues dans une carte aux allures d’annuaire, car trop restrictives et parce qu’il vaut toujours mieux se laisser tenter que se laisser guider… Côté service, celui-ci sort du lot à Paris. Le ballet des jeunes femmes en fuchsia et noir est efficace. Souriant. Bien rodé. Puis, l’œil s’attarde sur quelques détails. Comme les couverts dépareillés –dommage pour la ravissante porcelaine, délicieusement fleurie-, le contenant du pot à lait inadapté à la tasse à café, ou encore la cuillère qui pourrait avoir une taille de moins pour mieux s’aventurer à l’intérieur du petit pot de confiture. Autre reproche : la musique en fond sonore -Nougaro, Montand, le groupe Il était une fois…– est superflue à 10 heures du matin. Quant aux chaises inconfortables et pseudo Louis XVI, elles se fondent dans un décor suranné et ennuyeux. Un étrange mélange aussi incongru que ces cheminées d’hôtels californiens qui s’allument avec… un interrupteur : époque formidable. Or, ici, nous ne sommes pas à Malibu, mais sur la plus ancienne place royale de Paris… Erreur de casting. Et de standing. Mais la clientèle -très internationale- n’y voit que du (vrai) feu. Elle n’oppose aucune résistance lorsqu’on lui apporte trois volutes de beurre avec un croissant qui en est déjà fort bien pourvu. Le chef étoilé Régis Marcon milite actuellement pour que des notions de nutrition soient désormais enseignées dans les écoles hôtelières. Il a raison. Et il y a urgence. AE + DK*
Carette : 25 place des Vosges, 75003 Paris. Tél : 01 48 87 94 07. Site : www.carette-paris.com
*qui est DK : un complice de flâneries gourmandes, invité à s’exprimer sur ce blog.