On y était à la remise du 32e Prix Jean Freustié. Parce que l’ami et contributeur à la revue 1 Epok formidable, le romancier Philippe Vilain, était membre du jury. Parce que ce prix littéraire, sous l’égide de la Fondation de France, est l’un des mieux dotés de la place parisienne, alors tous s’y pressent. Mais, au fait, c’est qui ça, Jean Freustié ? Un écrivain et critique littéraire – de son vrai nom Jean Pierre Teurlay -, qui a décroché le Prix Roger Nimier en 1963, pour son livre La Passerelle, et le Renaudot en 1970, pour Isabelle ou l’Arrière-saison. Bon, ça réveille des souvenirs chez certains, mais ça ne dit rien de plus à d’autres… pas grave. Le Prix Jean Freustié existe depuis 1987 et Anne Wiazemsky, Jérôme Garcin, Philippe Djian ou encore l’ami Vilain font partie des lauréats. Avec, donc, à la clé, un chèque au montant bien plus élevé que celui de la moyenne des prix. A savoir : 25 000 euros cette année.
« Comme par hasard » et comme l’année dernière…
Les bouteilles de champagne étaient déjà débouchées sur le comptoir du bar de l’hôtel Montalembert – voisin de chez Galllimard – lorsque le nom du lauréat a été annoncé : « Franck Maubert, pour L’Eau qui passe. » C’est qui ? Réponse d’une langue de VIP(ère) : « Un gars de l’écurie Gallimard, comme par hasard… » Comme l’année dernière aussi, sauf que le lauréat était une lauréate : Dominique Barbéris. Applaudissements. Remerciements. Rires. Sourires. Clins d’œil aux copains. On prend la pose devant le Lumix du jeune Lancelot, qui bosse « dans l’événementiel » - comme il dit -.
Petits fours, jolies blondes, lapin et « super Lune »
Les premiers plateaux de petits fours passent. Et on mâte, on observe, on écoute. D’un côté, la bande à Eric Neuhoff (membre du jury) et Patrick Besson, avec quelques jolies blondes qui roucoulent autour. De l’autre, cette fille qui depuis qu’elle publie tous les deux ans un roman-fleuve dans une grande maison n’a jamais le temps d’échanger plus de dix mots – et ce sont toujours les mêmes - : « Il faut que j’y aille, je suis en retard… » On se demande bien où elle doit aller, perchée sur ses talons aiguilles, et le répétitif « je suis en retard » fait penser au lapin d’Alice au pays des merveilles… Dans la foule, il y a aussi celui qui ne dit plus « bonjour » sans qu’on sache vraiment pourquoi, celui qui multiplie les effets de style sans être encore une star, celle qui s’est faite belle pour être éditée, l’intrigante, le dandy Dantzig (Prix Freustié 2001), l’hirondelle de buffet, le critique littéraire en quête de conquête… Et puis, au milieu de tout ça, on retrouve Pia (Daix), perdue de vue depuis ses années « avenue de Ségur », l’ami (et voisin) Mark Greene, re-Lancelot, re-Vilain… On a trinqué à l’amitié, au printemps, à la « super Lune » (la dernière de l’année) et à monsieur Maubert, qui n’a rien à voir avec la ligne 10 de la RATP. Cela faisait des plombes que je n’avais pas assisté à la remise d’un prix littéraire. Résultat de la course : le gratin germanopratin est toujours vivant, même s’il tient désormais dans un salon du Montalembert. Il sait encore s’amuser (un peu) et surtout amuser (beaucoup) les visiteurs d’un soir.