« Voici une invitation pour découvrir 17 Mai, un nouveau lieu culturel en plein cœur de Montmartre, où nous pourrions distribuer votre revue… » Ce message est signé Christian Moguérou. C’est qui ça ? Un journaliste : il a créé Jalouse « en deux mois », dirigé VSD, développé la société de prod’ Eléphant & Cie… C’est aussi un auteur de bouquins : le Journal d’un mâle poli (éditions Erick Bonnier), c’est de lui… Alors quand il invite, on a envie d’y aller. Pour voir. Pour savoir.
Musée à ciel ouvert, ex-appart’ et « Christian from Paris »
On s’est donc propulsés jusque sur la butte. On a grimpé pour arriver jusqu’à la rue Androuet, rebaptisée Alley Concept Street. Pourquoi cette appellation incontrôlée ? Parce que cette voie se veut musée à ciel ouvert, espace de liberté, où artistes, artisans, auteurs, créateurs sont invités et incités à s’exprimer, montrer, démontrer de quoi ils sont capables. Pas si fréquent aujourd’hui à Paris. La curatrice de cette rue à part s’appelle Eva Léandre. C’est elle qui a proposé à Laetitia Jeannin-Montel (en photo ci-dessous) d’investir le n°8 de la rue Androuet, un ex-appartement métamorphosé en cinq jours chrono en « 17 Mai, la boutique libre », où le salon est devenu galerie et la chambre en duplex sert de cabine d’essayage. Car chez 17 Mai - date d’anniversaire de la nouvelle maîtresse des lieux -, on trouve aussi bien des vêtements que des tableaux, sculptures, objets, accessoires… tous sourcés « made in France », voire « made in Paris ». Quant à la sélection de livres, magazines et revues - dont 1 Epok formidable -, on la doit à « Christian from Paris », comme s’est spontanément surnommé Moguérou « himself », en se marrant.
Forêt de Tronçais, street art et « haute culture »
Le soir du vernissage de la boutique-galerie, il y avait foule dans l’ancien trois-pièces-cuisine-salle-de-bains. Auteurs, peintres, sculpteurs, photographes, voisins, ados pour servir les petits fours… une ambiance de copains qui ne se la pètent pas, « parce qu’il manqu’rait plus qu’ça ! ». On a parlé forêt de Tronçais et abbaye de Noirlac avec Philippe Verdier, street art avec Raphaël Federici et du monde qui déconne avec Moguérou. On a aimé le ballet de fausses fourrures, la nana qui venait de finir un jeûne et n’osait pas picoler, le miroir d’un autre temps dans la cabine d’essayage et l’envie de cette joyeuse troupe de « faire des choses » avec l’équipe d’1 Epok. Cette galerie de « haute culture », car perchée au-dessus des Abbesses, a tout pour plaire. Elle a même finalement redonné goût à la vie et au vin… à la jeûneuse.
17 Mai / La boutique libre : 8 rue Androuet, Paris 18e. Tél : 0676 643 332