Dix ans déjà… Le concept store parisien qui, avec Colette, a fait couler le plus d’encre, vient de souffler ses dix bougies. Au départ, Merci, c’était un pari : celui de Marie-France Cohen, avec la complicité de Jean-Luc Colonna. Nous sommes en 2009, en pleine crise financière. Merci ouvre 111 boulevard Beaumarchais. A l’époque, personne ne croit à la réussite d’une boutique en fond de cour, dans cette partie alors plutôt calme du Marais. Depuis, Sandro, Acné, Bonton, Vanessa Seward ou encore la Maison Plisson ont débarqué dans le quartier.
« Destination store », mixité et mélange de tribus
D’emblée, pas de pub pour Merci. Que du bouche à oreille et une présence sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, un million de visiteurs passent chaque année devant la Fiat 500 garée en permanence dans la cour du « destination store ». Des visiteurs aux profils variés : du touriste qui ne veut pas quitter la capitale sans son tote bag estampillé Merci à l’étudiant en école d’art, branché mais fauché, qui vient voir une expo, en passant par l’Américain à Paris qui craque pour un canapé à 5 000 euros… tous passent par le « 111 ». D’aucuns parlent de « mixité », de « mélange de tribus ». Dix ans plus tard, c’est la même dynamique, sous la direction désormais d’Arthur Gerbi. Curieux, à l’écoute, accueillant, souriant, il est de tous les événements chez Merci, pour saluer, rencontrer, échanger et incarner un lieu à part à Paris.
De l’épluche légumes au lustre en cristal…
A l’occasion de ses dix ans, Merci propose, jusqu’au 6 février, une expo intitulée Valeur(s). Valeur affective, ajoutée, absolue, humaine, morale… On y parle du regard posé sur les objets, qu’ils soient « bon marché » ou pas, avec un même intérêt pour un épluche légumes à 3 euros que pour un lustre en cristal à 25 000... Parce qu’il faut de tout pour faire un monde. Parce qu’il faut de tout pour faire venir du monde.