« Une des quatre vertus morales, dites vertus cardinales, qui discipline les désirs et les passions humaines. » C’est la définition du dictionnaire (Larousse) pour le mot « tempérance ». Un mot que Dominique Dalcan a choisi comme titre d’un album début 2018 et qu’il repose sur un nouvel opus attendu dans les bacs le 26 octobre. Deux volumes d’un « projet » au long cours. Où le « chanteur » - c’est comme ça qu’il se voit - opte pour la langue anglaise, une musique électronique et des textes qui « ouvrent la porte au débat », dit-il. A l’instar de Done enough for your man, qui met en scène une femme révoltée, interprétée par Valérie Kaprisky dans le clip. Pourquoi elle ? « C’est l’icône », répond Dalcan. Puis, il ajuste le tir : « … même si elle est inconnue des Millennials. »
« Je suis un explorateur »
Lui, c’est à l’orée des années 1990 qu’il a commencé à se faire connaître. Avec un premier album intitulé Entre l’étoile & le carré. A l’époque, il est plutôt pop. Mais l’étiquette est trop réductrice pour ce curieux de tout qui dévie peu à peu vers « l’expérimental » : « Je suis un explorateur ». Il crée alors Snooze, dont l’album The man in the shadow fait référence dans une french touch où Air et les Daft Punk commencent à s’engouffrer. Avec Temperance 1 et 2, on revient dans cette quête d’insolite, de différence, de « mise en situation » : « Je mets du son, des paroles, de la vidéo, c’est une proposition globale, ensuite chacun se l’approprie comme il le souhaite. » Une liberté d’interprétation qui répond à sa liberté de ton.
Du Lotus bleu aux Sex Pistols
Avec le premier volume de Temperance, Dalcan a décroché cette année le prix du meilleur album électronique aux Victoires de la musique. Une reconnaissance. « Mais ce n’est pas la Palme d’or à Cannes ! » Pour lui, si le cinéma fait encore rêver, en musique « c’est la fin du glamour ». Multiplication des supports oblige : « Aujourd’hui, tout le monde peut faire de la musique. » Résultat : il faut trouver sa place entre les stars qui font la tournée des stades et les « bedroom producers ». Pas si simple. Mais Dalcan se veut optimiste. Il croit à « la curiosité de l’auditeur ». A une nuance près : « Ça prend du temps. » Or, il se dit impatient. Il n’est pas devenu réalisateur de cinéma, « car un film c’est long à faire ». « Avec une chanson, je peux raconter une histoire en 3 minutes. » Et c’est un homme à histoires : « J’ai grandi en écoutant les disques qui racontaient tous les films de Disney. Je me souviens du Lotus bleu aussi et de Pierre et le loup… » Quant à la musique, pas de conservatoire, ni de cours pour s’initier : « C’était le piano familial et le punk. J’ai appris tout seul. » L’un des albums qui a marqué son adolescence à Noisy-le-Grand : « Never mind the bollocks, des Sex Pistols. C’était un cadeau. Ma mère voulait me récompenser. Elle m’a demandé ce que je voulais. Elle est partie chez le disquaire, La Clé de sol, sans avoir ce qu’elle était en train d’acheter. »
Dominique Dalcan sera en concert le 26/10 à Toulon, le 1er/12 à Arras et le 31/01 à Saint-Avertin.