Ado, il prenait déjà des photos. Après son bac, François Roelants souhaitait même intégrer l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles. « Mais mes parents voulaient que je fasse des études qui me donneraient un vrai métier », confie-t-il. Alors il va décrocher le concours d’entrée à Sciences Po Aix. Originaire du Nord de la France, il va se rapprocher d’Arles à sa façon… avec l’appareil photo que ses parents lui ont offert « pour mes 18 ans ». Appareil dont il va user, abuser, notamment pour shooter Aix.
Cinéma, mariages et Ecole de l’Image
Une fois diplômé de Sciences Po, François Roelants pose ses valises à Paris. Il met la photo entre parenthèses pour travailler dans les relations presse spécialisées dans le cinéma, puis dans l’événementiel. Il s’illustre alors avec la naissance de la Cité du cinéma, multiplie les expériences dans l’univers du luxe, « j’ai même organisé des mariages », se souvient-il en souriant. Mais chassez le naturel, il revient au galop… A l’automne 2015, fini l’événementiel. Il a 36 ans et s’inscrit à l’Ecole de l’Image des Gobelins, « pour m’initier à la technique de la photo ». Une formation aux allures d’immersion : en trois mois, il apprend ce que d’autres maîtrisent en plusieurs années. « Après, c’est la pratique qui fait la différence », explique le… photographe. « Ça me fait encore bizarre de voir ma carte de visite avec photographe écrit sous mon nom. » Pourtant, aujourd’hui, c’est son métier. Il signe des portraits pour Paris Match, des reportages pour le magazine d’Air France… et jusqu’au 11 juin, il expose une série d’images intitulée Pré-Co(rps), à l’Espace Saint-Claude (20 rue Saint-Claude, Paris 3e).
Corps, accords et matières premières
C’est sa passion pour l’art précolombien qui lui a inspiré cette série de corps dénudés, juste parés de masques. Des objets rares, uniques, issus de la Vilcek Foundation à New York, de la Galerie 42 à Paris, mais aussi des trésors du commissaire-priseur Jean-Claude Binoche et de quelques collectionneurs privés d’art précolombien. Il a fallu deux années de recherche à François Roelants, pour réunir ces pièces d’exception. « J’ai découvert l’art précolombien chez le voisin du 3e étage », raconte-t-il. Hasard d’une rencontre, qui a plutôt bien fait les choses… Quant à cet accrochage à l’Espace Saint-Claude, il se fait bal masqué, avec des corps de danseurs et des accords parfaits entre deux matières premières : la pierre et la peau. Une réussite pour une première expo. Pardon… la deuxième. La première fois que François Roelants a montré ses travaux photo perso, il s’agissait de vues d’Aix. Il avait encore une carte d’étudiant dans sa poche et c’était dans les locaux de Sciences Po, rue Gaston de Saporta.