Quand on est en Ombrie, on peut reprendre un avion pour Paris soit de Florence, soit de Rome. Le choix s’est porté sur Rome. Parce que la météo annonçait du soleil. Parce que le Teatro dei Dioscuri rend hommage à Monica Vitti jusqu’au 10 juin. Parce que l’envie d’un expresso au Caffè Sant'Eustachio se faisait ressentir. Parce que le magicien Jean-Eugène Robert-Houdin a inspiré une installation à la designer matali crasset et au spécialiste d’art contemporain Stéphane Corréard, dans l’ancienne boutique Hermès située via Condotti 67, métamorphosée en galerie éphémère.
Tours de magie, grande illusion et spectacle forain
Thème du jeu oblige, cette année chez Hermès, une carte blanche a donc été donnée au duo crasset-Corréard pour nouer des liens entre la modernité d’une sélection d’objets Hermès, l’esprit joueur de trois inventeurs d’hier et l’audace des créations d’artistes d’aujourd’hui. Ainsi, de mars à décembre, tours de magie, grande illusion et spectacle forain s’invitent à bord d’une drôle de capsule temporelle, posée dans la Galleria del prestigio. Celle-ci accueille, tour à tour et durant trois mois chacun, les univers de Jean-Eugène Robert-Houdin, Georges Méliès et Raymond Roussel. Figures du 19ème siècle et contemporains d’Emile Hermès, ce sont les super-héros d’une fantaisie en trois temps, peuplée d’objets trouvés, curiosités, inventions, astuces, chasse aux trésors et malles aux souvenirs.
Immersion, lévitation et invention
Pour amorcer le retour du printemps, c’est Eugène Robert-Houdin qui ouvre le bal. Robert-Houdin, le magicien. Avec lui, immersion immédiate entre lévitation, invention, objets qui disparaissent, se transforment ou s’animent, gants et chapeau qui ont beau « je », automates en action, histoires fantastiques à écouter et mystères à éclaircir. crasset et Corréard se sont amusés à tout scénographier. Ça se sent. Ça se voit. Jusque dans la dernière pièce de la galerie, investie par une sélection d’œuvres contemporaines signées Louise Hervé et Chloé Maillet.
Chinotto, terrasse et rebord de tasse
En quittant cette galerie qui épate, escale au café D’Angelo, pour les sandwiches, les pâtisseries, le chinotto, le tout en terrasse bien sûr. Puis, séquence flânerie jusqu’à un autre café, le Sant'Eustachio. Les Romains disent qu’ici, on sert le meilleur expresso de la ville. Les signes particuliers du précieux breuvage : il est servi serré, d’emblée sucré, avec une mousse qui grimpe jusqu’au rebord de la tasse. Il se boit en deux minutes au comptoir et fait l’effet d’un bonbon. Une douceur venue d’ailleurs, avant le jambon-gruyère sous cello’ du vol AF1405.