Posture ou imposture ? Info ou promo ? Désopilant ou désolant ? Un article du site Capital.fr vient de faire état de la constitution d’un jury composé de dix personnalités chargées de distinguer les hôtels les plus luxueux de France. Pas mal, le job. Toutefois, « la composition de ce jury, comme les critères d’évaluation, laisse les professionnels perplexes », prévient l’article. On le serait à moins, en effet. Imaginez : on a demandé à l’animatrice télé Carole Rousseau, à la journaliste de Point de vue Adélaïde de Clermont-Tonnerre ou encore à la P-DG de Nuxe, Aliza Jabès, de tester les lits, les tables étoilées et le service des prestigieux Ritz, Bristol, Meurice, George V ou Plaza Athénée à Paris, mais aussi de l’Hôtel du Palais à Biarritz, du Negresco à Nice et autre Cheval blanc à Courchevel. Les pauvres, comme elles vont souffrir durant ce douloureux pèlerinage. Et ce d’autant que chaque juré est nommé… pour trois ans. Rien que ça. Mais le site du magazine va plus loin pour expliquer la limite de l’exercice : « l’indépendance de certains membres de la commission est sujette à caution. Ainsi, l’architecte Jean-Michel Wilmotte a dessiné (…) le Mandarin oriental, dont l’ouverture est prévue mi-2011 à Paris et qui postule naturellement au rang de palace. De même, Gonzague Saint Bris a signé (…) un livre de recettes avec Eric Frechon, le chef étoilé du Bristol, et a été l’an dernier chargé du discours d’inauguration du Negresco, rouvert après rénovation ». Epoque formidable, je vous dis. Mais elle l’aurait été davantage encore si l’on avait osé faire tester la vie de palace à celles et ceux qui dorment dans la rue. Et ils sont nombreux à tendre la main devant le George V ou le Plaza.