Retour sur les bancs de l’école. C’était hier en fin de journée et l’école, c’était celle des Beaux Arts à Angers. Au programme, un cours très particulier mené par un certain Christophe André. Rien à voir avec le psychiatre, expert en bonheur. Ce Christophe André là cumule les casquettes d’ingénieur, d’artiste et de « designer militant ». Sa vie à Grenoble ? « Dénoncer l’obsolescence et prôner un design libre pour se réapproprier les savoir-faire, les partager et rendre nos objets acteurs responsables du monde que nous façonnons », explique-t-il. Un brin utopiste. Mais propulsé chez Colette ou chez Merci, à Paris, il aurait du succès. Surtout avec son « cuiseur solaire » qui permet de préparer une ratatouille en… deux heures : époque formidable. Je vois d’ici, le bol de « rata » touillée, encore fumante, facturée une fortune à l’heure du déjeuner boulevard Beaumarchais. Plus drôle encore : Christophe André s’est amusé, un temps, à jouer avec la « contre-ergonomie ». Exemple : il a percé des flûtes à champagne distribuées dans des cocktails, histoire de voir les invités se contorsionner –et donc modifier et adapter leur comportement- pour éviter de se tâcher. Nom de code de l’opération : « sabotage de vernissage ». Ça aussi, ça pourrait être drôle dans une galerie de la rive gauche caviar ou un salon feutré parisien. Paris, où un autre militant du design écolo est en train d’investir, lui, les couloirs de la station de métro Palais-Royal : Fabrice Peltier encourage le tri et le recyclage des emballages usagés dans le cadre de l’Allée du recyclage, créée à l’initiative de Promo-métro, le WWF France, Eco-Emballages et la Designpack Gallery. Preuve que ça bouge et qu’on se bouge.