Que ne ferait-on pas pour prouver à ses parents que l’on est quelqu’un de bien ? Même –et surtout ?- à des parents maltraitants ? C’est le point de départ du long métrage de Rainer Werner Fassbinder, intitulé Je veux seulement que vous m’aimiez. Un téléfilm inédit hors d’Allemagne, écrit et réalisé en 1976. Au casting, pas d’Hanna Schygulla, ni de Udo Kier. Mais un époustouflant Vitus Zeplichal dans la peau de Peter, un maçon prêt à tout pour prouver à ses parents qu’il est le fils modèle, puis à sa femme qu’il est le mari idéal. Alors il se tue à la tâche. Accepte tous les chantiers. Tous les horaires. Parce qu’il veut gagner de l’argent pour faire plaisir aux autres. Pour exister. Pour être aimé. Quitte à multiplier les crédits et les déconvenues avec les huissiers. Peu importe. Ses achats compulsifs l’apaisent, lui donnent l’impression d’être en vie, d’être respecté. Jusqu’au jour où il craque et c’est le drame. Comme chez Douglas Sirk et Claude Chabrol, deux références pour Fassbinder. Ici, nous sommes dans un film de la veine de L’Année des 13 lunes et du Droit du plus fort. Dans le meilleur de Fassbinder, donc. Je veux seulement que vous m’aimiez sortira sur les écrans le 20 avril. Précipitez-vous, mais ne faites pas comme certains de mes confrères qui ont quitté la projection réservée à la presse avant le générique de fin -époque formidable- : la clé de la démonstration de Fassbinder est justement dans ce générique de fin.
Et aussi: http://www.carlottavod.com/film-680-je-veux-seulement-que-vous-maimiez.html