C’est parce que j’ai aimé Cavaliers seuls*, le documentaire de Delphine Gleize sorti en salles en mai dernier, que j’ai eu envie d’aller voir son long métrage intitulé La Permission de minuit, actuellement sur les écrans. L’histoire est simple : un ado (Quentin Challal), atteint d’une déficience génétique qui l’empêche de s’exposer à la lumière du jour, est suivi depuis qu’il a 2 ans par le même dermato (Vincent Lindon). Or celui-ci vient d’être promu à l’OMS, à Genève, et il va devoir annoncer à son jeune patient qu’il le quitte sans l’abandonner, qu’il s’éloigne tout en étant remplacé, qu’il reste médecin même s’il ne verra plus de patients… C’est subtil, délicat, émouvant, d’une grande justesse. La force et la lucidité qui s’échappent des enfants gravement malades est parfaitement écrite, décrite, reproduite. Il suffit, en effet, de passer une fois dans sa vie dans un service d’oncologie pédiatrique pour comprendre à quel point nous ne sommes que de petits soldats du quotidien comparé aux jeunes conquérants qui se battent tous les jours pour rester en vie. Epoque formidable : il y a encore des réalisateurs pour montrer ce type de réalité et des acteurs qui acceptent de suivre ces chemins de traverse. Une façon de faire l’école buissonnière, comme moi hier en allant au ciné à l’heure du goûter.
* pour en savoir plus : http://www.1-epok-formidable.fr/?p=350