Imaginer une ville pop-up : pour eux, c’était une première. « Eux », ce sont les membres de l’association d’architecture expérimentale Bellastock. D’habitude, ces archis branchés sur l’alternatif conçoivent des projets en s’appuyant sur des acteurs locaux. « On occupe des friches, on récupère des terrains vagues, puis toutes les compétences réunies par notre association permettent de proposer une pratique différente des métiers de la construction et de l’aménagement du territoire, tout en formant une nouvelle génération d’architectes », explique Paul Chantereau, membre du collectif Bellastock. Autant dire que la ville pop-up, campée dans le grand foyer de la Cité de la mode & du design jusqu’au 27 août, à l’occasion du festival #Ensemble !, relève de l’expo-expérience pour ces bâtisseurs abonnés à l’expérimental.
Zéro déchet, chantier évolutif et caddie de supermarché
D’emblée, leur objectif était : « Zéro déchet. » Pari réussi. Non seulement, ils ont utilisé objets et bois de récup’, mais 99% de ce qui a été créé sera recyclé, une fois la ville démontée. Parce que les membres de Bellastock cherchent, recherchent, tentent, testent, travaillent en réseau tout en se préoccupant des enjeux écolos, urbains et sociaux à chaque nouveau projet. Pour la Cité, ils ont sollicité six autres collectifs venus de France, d’Allemagne, des Pays-Bas, ainsi que le public, convié le 11 juillet dernier à participer à la construction de la ville pop-up. Une ville un brin dépouillée, car amenée à muer au fil du temps, telle une performance à la fois évolutive et participative. Une cité dans la Cité, où cinq espaces ont été pensés pour être partagés par les visiteurs. Dans le détail : une bibliothèque pour tous de 1 000 livres, un FabLab - avec initiation à l’archi pour les plus jeunes -, un labyrinthe pour les enfants, une salle multi-activités et un drôle de circuit où les bolides prennent la forme d’objets du quotidien détournés, tel le caddie du supermarché.
Brief, débrief, pauses repas et poses de yoga
Le montage de cette ville pop-up, tel un jeu de Lego géant, a duré cinq jours. Cinq jours rythmés par des séances de brief, débrief, pauses repas et poses de yoga. Comme un prime time de télé réalité, tout a été filmé. Le résultat ? Un docu de 3 minutes qui tourne en boucle au FabLab et donne une idée de la coloc en version XXL.