Excepté si l’on part en voiture, c’est en train que l’on entre dans Vienne en venant de Paris. En train de nuit ou avec la ligne CAT (city airport train), qui relie l’aéroport au centre ville en 16 minutes chrono. 1 Epok a opté pour cette navette, super équipée, avec prises électriques et wifi à bord. Une navette du 21e siècle pour débarquer dans une ville surannée. Le contraste est fort entre l’iPhone connecté au monde entier à bord du CAT et les boutiques aux enseignes vintage des abords de la station Wien Mitte. Mais c’est ce charme un brin désuet qui plaît tant à Vienne, comme à Baden Baden par exemple. Et puis, très vite, l’œil s’habitue aux boutiques seventies, aux pâtisseries crémeuses et colorées, à Sissi qui se mange en version chocolat-caramel, à Mozart au cœur praliné, aux pharmacies Art nouveau, aux calèches pleines de touristes équipés de perches à selfies…
Danube, plages, mini-sandwiches et hype viennoise
Comme dans n’importe quelle ville, pour s’affranchir des parcours balisés, guidés, audio-guidés, il faut flâner. Il faut aussi écouter les conseils distillés par les Viennois eux-mêmes. On apprend ainsi que le Danube - où l’on se baigne - est bordé de plages, accessibles en métro. On retient aussi qu’il vaut mieux opter pour les mini-sandwiches du Schwarzen Kameel – institution viennoise depuis 1618, sur Bognergasse - que de se retrouver au milieu des touristes, valises et sacs à dos, au café Demel. Quant au quartier des musées, si la hype viennoise fréquente le MAK - musée des arts appliqués -, on lui préfère le Leopold Museum, pour ses 5 500 œuvres des maîtres autrichiens de la peinture, réunies par le collectionneur Rudolf Leopold (1925-2010). Les classiques de Klimt et Schiele sont accrochés dans de grandes salles lumineuses, qui entourent un atrium épuré, minéral, idéal. Plus attendue : la plaque du Dr Freud (Berggasse 19). Ce qui l’est moins : son chapeau, sa canne et les coussins de son divin divan, tous conservés comme des gemmes précieux.
Vignes, « café nihiliste », Adolf Loos et Helmut Lang
C’est méconnu, pourtant Vienne est une ville de vin. A boire, mais aussi à faire. On recense quelque 700 hectares de vignobles intra muros. Résultat : à une demi-heure de métro du centre de la capitale autrichienne, c’est le dépaysement total, le temps d’un déjeuner au cœur des vignes. Le vin blanc viennois serait meilleur que le rouge… Pas eu le temps de vérifier, étape au « café nihiliste » oblige. C’est le surnom donné dès son ouverture en 1899 au Café Museum (Operngasse 7), imaginé par l’architecte autrichien Adolf Loos, figure de la Sécession. Klimt et Schiele avaient leurs habitudes dans cet espace dépouillé de toute déco superflue, ce qui tranchait, à l’époque, avec le côté meringué et apprêté des cafés viennois. D’où son surnom… Un exercice de style renouvelé en 1908 avec le Loos bar (Kärntner Durchgang 7), où l’architecte a tiré le meilleur d’un lieu tout en longueur et étroitesse. Classé monument historique en 1959 et QG préféré du styliste viennois Helmut Lang, ce bar américain vaut le détour pour le comptoir en acajou, le sol en marbre, les banquettes en cuir patiné, les lumières tamisées et le Negroni. A suivre...
Echappée belle sur les rives du Danube menée avec la complicité de Sophie Arbib et Exclusif Voyages.