Séance photo à deux pas du Bon Marché, à Paris. La personne à « shooter » s’appelle Marie de La G… Avant que le photographe ne sorte ses objectifs, je commence à mettre la jeune femme en confiance. On papote. On refait le monde. Elle se détend. Elle sourit. Elle rit même. Surtout lorsque nous parlons des attachées de presse botoxées, bronzées toute l’année et qui s’adorent en Dior. La jeune femme en imite une au téléphone en prenant un ton de voix de vraie-fausse comtesse : « bonjour, je suis Marie de La G… » « Génial ! Ça c’est bien un nom d’attachée de fesses », s’exclame le photographe. « Heu… c’est comme ça que je m’appelle vraiment », rétorque la jeune femme. Un blanc. Le photographe, lui, vire au vert. Mais ne perd pas le Nord pour autant. Il change de sujet comme de chemise, sans la moindre excuse. Epoque formid’. Ignorance ou suffisance de la part de cet artiste à deux balles qui ne se soucie même pas de l’identité de la personne qu’il doit immortaliser ? Ni l’une, ni l’autre. J’ai juste eu affaire à un fonctionnaire de la presse, blasé, usé, désabusé, qui devrait songer à se recycler. Changer de métier. Pauvre de lui.