Hier soir, un ami me demande si je compte faire la tournée des éditeurs de tissus aujourd’hui à Saint Germain des prés, dans le cadre du Paris Déco off. Non merci : j’ai déjà arpenté notre chère rive gauche caviar jeudi dernier. Avec une longue escale chez Rubelli : la bouffée d’air vénitien de la rue de l’Abbaye. Aujourd’hui, je préfère regarder le soleil s’enflammer au-dessus de la cathédrale Saint Maurice, place Sainte-Croix, à Angers. Retraite angevine loin du show parisien. Celui de lundi soir, par exemple, où le magazine GQ a décerné une série de trophées à des copains de copains –époque formid’- : Bixente Lizarazu, Michel Denisot, François Barouin, Omar & Fred… D’après le mag, ce serait nos hommes de l’année. Bof. Beaufs. Beurk... Tout ça dans les salons du Shangri-La, avenue d’Iéna. Je passais par là. J’ai vu des nanas filiformes, juchées sur des escarpins Louboutin, dont les talons aiguilles martelaient le marbre des grands escaliers de cet ancien hôtel particulier, bâti en 1896 pour le Prince Roland Bonaparte, petit-neveu de Napoléon 1er. Le même jour, j’ai traversé les ateliers de la maison John Lobb, rue de Mogador : une ruche de petites mains en blouses blanches, qui rappellent celles des ateliers « haute couture » de la maison Chanel. Du luxe, encore et partout, dans cette capitale dénaturée, désabusée. Et puis, une lueur d’espoir : on me commande un article sur Nantes. Parce qu’il y a une vie au-delà du périph’. Si, si. Certains rédac’ chef parisiens commencent à le comprendre. Les temps changent.