Le bobo parisien est radin. Non, pas pour tout. Dès qu’il s’agit de dénicher une bouteille d’huile d’olive à 20 euros à la Grande Epicerie de la rue de Sèvres ou d’acheter des fruits bio hors de prix sur le marché du boulevard Raspail, il est le premier dans les starting blocks. Le premier à dégainer son portefeuille Goyard de son sac en coton recyclé. En revanche, pour un banal réfrigérateur, il n’hésite pas à aller sur eBay. Sauf que pour 100 euros le frigo, il croit qu’il va acquérir non pas un petit modèle avec son mini bac à glaçons, mais un Smeg rutilant, inspiré des armoires à glace américaines. Parce que le bobo est exigeant. Impatient. Intransigeant. Il croit que tout lui est dû. Et lorsqu’il découvre que pour 100 euros il ne va pas pouvoir frimer dans sa micro cuisine du 15ème arrondissement, il a le blues. La perspective du mini frigo dénote sévère avec son standing de Rastignac, sa Nespresso et son robot KitchenAid dont il ne s’est jamais servi –époque formidable-. Alors il en veut à eBay de ne pas lui promettre la lune… pour des prunes.