Parler d’Audiard à deux pas de la rue Brézin, là où il est né : en voilà une bonne idée. Surtout que « le 14 » est un arrondissement où le dialoguiste et scénariste a longtemps vécu. Même s’il a eu quelques mots crus pour l’avenue du Général Leclerc, qu’il détestait, il aimait se balader du côté de Montsouris et dans la rue Daguerre : celle de la bouffe et des bistrots, des coups de gueule et des coups de rouge, celle d’Armand Mestral qui y prenait son café à un comptoir ou en terrasse tous les jours de l’année…
Verre de l’amitié et nanas sur le trottoir
Le rencard spécial Audiard, c’est la bande à Schnock - la revue - qui l’organisait hier soir, à l’occasion de la sortie de son numéro 21 consacré justement à… Audiard. Le « verre de l’amitié » et la mini projo de quelques scènes emblématiques de films de Grangier, Verneuil, Lautner… avaient lieu à la librairie La Petite Lumière. On a salué Christophe Ernault, le rédac chef de Schnock, picolé avec le patron du bouclard de la rue Boulard, papoté avec Cécile Collette, à laquelle on a appris l’existence du… fion. « Non, on n’a pas une soirée Fillon, mais une soirée… fion ! » Evidemment, tout le monde se marre : des quatre nanas sur le trottoir aux deux gars plantés à côté… c’est l’hilarité. Alors que de Noirmoutier à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, il n’y a rien de plus sérieux que le fion. « Le quoi ? » La version vendéenne du flan… et on la cherche à Paris depuis cet été. Car quand on a une idée en tête on ne l’a pas… ailleurs.
PC course, Vendée Globe et plan fion
On a donc quitté assez tôt schnockiens, schnokiennes et leur fan zone du 14, pour un plan fion au pied de la tour Eiffel, dans le PC course du Vendée Globe. Ben oui, si on cherche un fion digne de ce nom, faut traîner en terre habilitée à préparer le gâteau dans les règles de l’art. Hier soir, le QG du VG conviait quelques happy few, sous la houlette d’Antoine Ménard et son équipe d’APM Invest. En recevant le carton d’invitation, on a répondu « oui » pour découvrir le Pop Up Bistrot Vendéen, à une condition : « s’il y a du fion au menu. » « Et bien oui ! Je vous ferai préparer un joli fion ! » avait promis Antoine Ménard. Et il a tenu parole. Mieux encore : hier soir, Matthieu et Mathilde, le duo cuisinier-pâtissière aux manettes du resto éphémère, nous avait concocté « une vingtaine de petits fions encore tout chauds ».
Première fois, premier fion…
C’était ma première fois. C’était mon premier fion. Mais pas pour Bruno Comtesse. Le complice « photo » d’1 Epok bouffe du fion chaque été à Noirmoutier : d’après lui, « le meilleur fion se trouve à Boin ». A vérifier… En tout cas, hier soir, le fin du fin du fion était quai Branly, face à la tour Eiffel, grâce à la brigade vendéenne venue des Sables d’Olonne - la ville du Vendée Globe -, où pendant 21 jours, elle a assuré 36 000 couverts, ouvert 100 000 huîtres, servi 320 hectolitres de bière. Ouais, ça calme…
Closerie, Val de Grâce et fiche cuisine
On est reparti chacun avec des fions enveloppés dans du papier d’alu. Je n’ai pas attendu le petit déjeuner : je me suis fait mon premier fion vers 22 heures, en sortant du métro Raspail. La première bouchée a eu lieu rue Campagne Première. Devant la Closerie des Lilas, j’avais englouti plus de la moitié du gâteau. Et face au Val de Grâce, un deuxième fion y était passé. Super bon, le fion. Désolée, chère Cécile Collette : Matthieu n’a pas voulu donner sa recette. Pas de fiche cuisine « fion » en perspective dans le prochain Schnock. On sait juste que faire un fion, « c’est plus diff’ et plus long que de faire un flan ». Mais ça se becquette aussi vite.