On était en terrain connu : le showroom Roche Bobois du boulevard Saint-Germain. Avec Jessica et Andreia en guise de comité d’accueil : en un sourire, elles nous ont fait oublier la pluie, les embouteillages et le type au regard effrayant que je venais de croiser dans le bus 91, alors qu’il avait la main baladeuse dans le sac d’une femme… Le cocktail était l’occasion de fêter la première expo photo installée - jusqu’au 10 décembre - dans le magasin de Saint-Germain, avec une quarantaine d'images réalisées par Yuna Yagi. Certaines d’entre elles sont issues de sa série One-World / Collapsing-World : à partir d’épreuves argentiques, la photographe japonaise de 36 ans - architecte de formation - développe, tire, modélise, transforme, déforme, reforme. Son terrain de jeu : les villes et leurs bâtiments, à l’instar d’un hôtel à Taipei ou de la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul de Nantes. A voir aussi : sa série berlinoise, son regard posé sur le jardin de la Fondation Maeght ou encore son immersion dans un crématorium.
Tenue traditionnelle et invités surprise
Venue en tenue traditionnelle japonaise, Yuna Yagi a pris la pose pour 1 Epok. Puis on a échangé avec Antonin Roche, quelques invités, des invités surprise aussi : comme ce trio de policiers, armés et en tenue, venus boire une coupe en fin de service. « Oui, je sais, la ligne 91 est connue pour ses pickpockets », a expliqué le plus haut gradé. Pendant ce temps, Levent - « ça s’écrit comme le vent… » - servait un étonnant crémant et des petits fours, dont un délicieux bâtonnet d’espadon entouré d’une fine tranche de radis. Une prouesse signée Emotions Culinaires : on les croise beaucoup depuis un an et on ne s’en lasse pas !
Hitchcock, Warhol, rouge et verre
Re-pluie et re-bus. Le 84 cette fois, direction la rue Victor Cousin. Là, on ne savait pas où l’on s’embarquait. L’info venait d’un compte Facebook. Mais ça valait le coup d’essayer : la librairie du cinéma du Panthéon présentait un bouquin consacré au dialogue entre Hitchcock et Warhol en avril 1974, au Park Lane de New York. Soixante-douze pages de bonheur, éditées par Marest et vendues 9 euros, le salaire horaire du Smic. Georges-Marc Benamou nous a tenu la porte. Il sortait, on entrait. Première impression : une fin de fête pour lecteurs des Inrocks et derniers abonnés à Libé. Mais il a fallu un coup de rouge dans un verre en verre, un échange avec Marc, le responsable de la librairie, et quelques rires avec Alix, vendeuse à ses heures à « L’Ecume » (des pages) mais surtout membre du staff de Marest, pour que l’on se sente dans un monde… meilleur.
Brune à frange et jam à Cachan
Un monde où parler de Truffaut, Godard, Rohmer, Pasolini, Fassbinder, du Champo, du Denfert et du ciné-club de Tavernier était naturel, spontané, une évidence. Tout ça, comme si tout le monde se connaissait depuis des plombes. De l’étudiant en médecine à un copain de l’éditeur prêt à refaire le monde, en passant par Olive, une brune à frange qui souriait de tout, partout : « Je ne rentre jamais chez moi. » Elle a ouvert son sac : « J’ai mon déo… » « Et une brosse à dents ? » « Non, il y en a toujours une neuve chez les gens. » Puis, elle a paru pressée : « On m’attend. J’ai une jam à Cachan… un scénariste doit passer me prendre. » On a eu le temps de picoler, shooter la revue Schnock qui faisait de l’œil à Positif, parler godasses avec Alix et de Marie Céhère avec Marc, Olive était toujours là. En guise de scénar’ en retard, elle attendait peut-être juste un… Uber.