Je vis sans voiture. Mais avec un pass Navigo et une carte Grand Voyageur. Pour me déplacer, je prends le train, le métro, le bus, le tramway. Aussi, quand on m’a proposé d’intervenir dans un Salon de l’auto, cela m’a fait sourire. Normal : je ne sais même pas faire un créneau ! Ce week-end, à Grenoble, j’ai donc participé à des débats sur les nouveaux liens entre voiture et architecture, sujet sur lequel j’ai enquêté pour le magazine Décoration Internationale. Parce qu’aujourd’hui la majorité des constructeurs automobiles planchent sur la mobilité en ville et, pour les aider dans leur réflexion, ils en appellent entre autre à des architectes. Mais aussi à des urbanistes, sociologues, usagers, politiques… bref, les profils sont nombreux. La preuve : on vient même me chercher, alors que je ne conduis pas ! Certes, je ne suis pas la seule à être dans ce décalage : la déléguée générale de l’Institut pour la ville en mouvement (IVM) PSA Peugeot Citroën vit dans le 11ème arrondissement de Paris, a son bureau au Châtelet et se déplace… à vélo ! La cerise sur le gâteau ? Lorsqu’un journaliste d’Autoroute FM m’a sollicitée. « Je n’ai pas de voiture, je sais à peine conduire et je vais m’adresser aux automobilistes : époque formidable ! » Le journaliste s’est marré. Mais m’a quand même interviewée. « J’en ai pour 5 minutes », m’a-t-il dit. Ça a duré près d’une demi heure. « Parce que vos arguments sont pertinents ». Merci bien, m’sieur ! Moi et la bagnole, ça fait deux, mon permis de conduire ne me sert qu’à prouver mon identité, mais il faut croire que ma posture assure dès que je parle de voiture !