Je l’ai repéré sur Facebook, parce qu’il avait posté une vue du port du Pouliguen… Le Pouliguen, une destination où cinq générations d’Eveillard sont allées nager, naviguer, bronzer, jouer au tennis dans le petit bois, boire des coups aux Bains du Nau… Ce port de Loire-Atlantique est un point commun fort entre Jules Gassot et moi. J’ai donc eu envie d’en savoir plus sur ce romancier, également plume à Technikart, lecteur de scénarios et intermittent du spectacle, car capable de monter un film ou de bosser en régie. Son dernier bouquin ? Un chien en ville (Rivages), dont il a fait une signature dans la librairie-papeterie de la chic et discrète rue Le Verrier. J’ai raté cette signature, mais lu et aimé ce recueil de nouvelles, où chaque récit est conté par un chien et campé dans une ville. Où, d’emblée, le ton est donné avec cette citation de Bukowski : « Les chiens ont des puces, les hommes des emmerdes. » Pour interviewer Gassot, le rendez-vous a été fixé à La Niche du BHV, entre laisses, colliers, gamelles, os à ronger, gadgets à mordiller, croquettes à bouffer…
1 Epok : Pourquoi des chiens comme héros ?
Jules Gassot : Pour dire davantage de choses sur les humains.
1 Epok : Une façon de prendre de la distance…
Jules Gassot : Chaque chien du bouquin, c’est moi.
1 Epok : La vie à quatre pattes, ça inspire ?
Jules Gassot : Se mettre à quatre pattes, c’est la soumission de l’auteur à son éditeur.
1 Epok : Quelle source d’info pour en savoir autant sur ces canidés ?
Jules Gassot : Le Yorkshire de ma copine, qui vit à Copenhague. La première fois que je suis allé la voir au Danemark, j’avais deux solutions : soit je balançais le chien par la fenêtre, soit je m’intéressais à lui. J’ai opté pour la seconde option et l’une de mes occupations a été de l’emmener se balader dans la ville.
1 Epok : Jules Gassot, l’ami des bêtes ?
Jules Gassot : Je préfère les chats aux chiens : un chat, c’est fou ; un chien, c’est con. Mais, c’est vrai, je vais à la ménagerie du Jardin des Plantes, à Paris. J’aime cet endroit, parce que contrairement à beaucoup d’autres zoos, là, on n’est pas chez Mickey.
1 Epok : Connaissez-vous toutes les villes citées dans votre bouquin ?
Jules Gassot : Oui, toutes. J’ai même vécu un temps à New York. Toutes, sauf une… Shanghai, que j’ai découverte avec Google map. Ce qui m’a valu des nuits blanches à me demander si les rues, auxquelles je faisais référence, formaient bien un angle… Alors qu’en réalité, tout le monde s’en fout.
1 Epok : C’est quoi une vie de chien ?
Jules Gassot : La planque ! Les chiens bouffent, roupillent et se font bichonner.
1 Epok : Le chien peut-il se faire confident ?
Jules Gassot : Oui, certains lui disent tout, car le chien a du répondant.
Jules Gassot : Le chien, c’est comme un psy de poche.
1 Epok : Pourquoi le format des nouvelles ?
Jules Gassot : J’aime ça, car je ne fais pas de longues phrases. Et puis, une nouvelle se lit le temps d’un trajet de bus ou de métro.
1 Epok : Des références dans l’écriture ?
Jules Gassot : Roland Jaccard - c’est un génie - et Nicolas Rey. Je lis aussi les chroniques de Patrick Besson dans Le Point et j’aime choper de vieux Playboy pour les textes de Bukowski.
1 Epok : Des projets cet été ?
Jules Gassot : Si on me cherche, je serai au Pouliguen, où je viens de passer mon permis bateau.