A la question « que faites-vous dans la vie ? », il hésite, puis répond avec une certaine réserve : « J’écris des livres. » Né à Caen mais pilier de Saint-Germain-des-Prés depuis longtemps, Arnaud Guillon a déjà une dizaine de romans à son actif et le Prix Roger Nimier pour Ecume Palace. Discret, comme bien de ses héros, il publie un nouvel ouvrage, en librairie le 2 mars, intitulé En amoureux. « Sous l’apparente volupté des choses » est l’accroche mise en avant par son éditrice Héloïse d’Ormesson. Cela méritait bien d’en parler avec l’écrivain, le temps d’un café place Saint-Sulpice et d’une balade jusqu’au guignol du Luxembourg.
1 Epok : Est-ce bien raisonnable toute ces bonnes manières, ces destinations de rêve, ces jolies filles, ces corps bronzés… tout au long de votre nouveau livre ?
Arnaud Guillon : Pour mon dernier roman, Tableau de chasse, d’aucuns ont comparé l’univers que je décrivais à une pub pour Ralph Lauren… Cela ne me gène pas.
1 Epok : L’atmosphère de En amoureux est aux antipodes de celle… du métro…
Arnaud Guillon : En phase d’écriture, je suis imperméable à ce qu’il y a autour de moi. Je raconte ce que j’ai en tête. Je ne suis ni philosophe, ni journaliste, je travaille avec mes souvenirs, les images qui me viennent à l'esprit.
1 Epok : Comme dans Tableau de chasse, les parfums sont omniprésents dans En amoureux. Vous avez un contrat avec Guerlain ?
Arnaud Guillon : Je suis très sensible aux parfums. Surtout ceux de chez Guerlain…
1 Epok : Vous vous parfumez ?
Arnaud Guillon : Parfois. Mais jamais avec du Guerlain.
1 Epok : Dans vos livres, on a l’impression d’osciller entre Parfum de femme et L’homme qui aimait les femmes…
Arnaud Guillon : Dans En amoureux, je fais référence à La femme d’à côté de Truffaut et au Sauvage de Rappeneau. Rappeneau que j’ai récemment croisé rue du Cherche Midi. Je l’ai spontanément félicité pour Le Sauvage, justement...
1 Epok : Et ?
Arnaud Guillon : Il m’a demandé : « On se connaît ? » J’ai répondu par la négative et je lui ai souhaité une bonne journée.
1 Epok : La trahison féminine fait l’objet de votre nouveau roman. C’est un thème qui vous inspire ?
Arnaud Guillon : Je préfère parler des femmes que des hommes. Et puis j’aime la fragilité des couples. Ils sont comme des châteaux de cartes : tout finit par se casser la gueule. Tôt ou tard.
1 Epok : Le cul rend-il con ?
Arnaud Guillon : Je n’ai pas la réponse… Dans mon livre, c’est le fait que Paul soit épris de Ninon qui le rend con. Le cul ne fait que renforcer cet attachement.
1 Epok : Qu’est-ce qui se cache derrière le titre de ce nouveau roman ?
Arnaud Guillon : En amoureux, c’est plein d’espoir et cela va se révéler trompeur.
1 Epok : Bientôt riche et célèbre ?
Arnaud Guillon : C’est déjà le cas. Renseignez-vous !
En amoureux, par Arnaud Guillon. Editions Héloïse d'Ormesson. 17€. En librairie le 2 mars 2017.