Ce sont deux beaux romans. Ce sont deux belles histoires. Le premier, Savannah Dream (Albin Michel), est signé Cécilia Dutter. Stylé, rythmé, l’auteur nous balade à Atlanta où Julien, sociologue au CNRS, part bosser pour Coca-Cola. Pas banal. Il emmène femme et enfants avec lui. Mais l’affaire se corse lorsqu’il croise Maud à une soirée chez l’ambassadeur de France : époque formid’ ! Le deuxième, La Silencieuse (Philippe Rey), est un premier roman. Un premier essai avec la littérature pour Ariane Schréder (à droite), agrégée de lettres modernes. Elle brosse ici un portrait de femme en quête de sens, de liens, de repères. Après une rupture amoureuse, Clara part s’isoler dans un village à une heure et demie de Paris, une sorte de bout du monde, pour reprendre pied. Tenter de retrouver le goût de la vie et celui des autres. L’écriture de Schréder est fluide, sûre, prenante. L’exercice est maîtrisé. Tout comme chez Dutter, dont le bouquin se lit d’une traite, tant il renvoie à des visages, images, messages qui nous tutoient. Nous touchent aussi. Deux romans, deux auteurs, deux femmes qui mériteraient de se rencontrer si elles ne se connaissent pas encore. Car leur façon de disséquer ce que nous sommes leur fait un point commun qui n’a rien d’anodin.
En haut : Cécilia Dutter / © Eric Garault